Le Rotary-club de Louveciennes-Marly a organisé une soirée au restaurant « Les Chandelles » le 20 janvier 2023 au cours de laquelle un diplôme d’honneur a été remis à Madame Annie Poullain en reconnaissance de son action en tant que présidente de « La Roue de Secours » une association dédiée à la scolarisation d’enfants issus de familles défavorisées en Inde.



Cette soirée, présidée par Ali Taï, a rassemblé le gouverneur du District 1660, Jean-Philippe Baur, ainsi Michel Bonnet past-gouverneur et Nada Ghanem gouverneur nommé. Madame Marie-Dominique Parisot, maire de Louveciennes nous a honoré de sa présence et nous avons eu le plaisir d’y associer plusieurs anciens membres du club.

La Roue de Secours est une association caritative, de type Loi 1901, crée en 1993. Son but initial était d’aider à apprendre à lire, écrire et compter à un maximum d’enfants des quartiers pauvres et des villages des alentours d’Agra, une ville célèbre pour le Taj Mahal, située dans l’Uttar Pradesh, à 220 km de New Delhi.

Ce maigre savoir ne débouchant pas sur un métier qui leur aurait permis d’envisager une vie différente de celle de leurs parents, la Roue de Secours a décidé d’élargir son action en les accompagnant aussi loin que possible jusqu’au bac puis au-delà pour obtenir un diplôme valorisant.

En pratique, cette décision fut très difficile à implémenter car il a fallu convaincre les parents de retarder la mise sur le marché du travail d’enfants qui auraient normalement pu améliorer leurs conditions de vie de manière immédiate et concrète.

Le quotidien de ces familles est en effet extrêmement précaire : une petite pièce sans aération, surpeuplée par l’envahissante et bruyante fratrie, sans eau courante ni commodités.

Dans ce type de milieu, les filles étant mariées vers 16/17 ans, le plus difficile a été d’affronter les pères, oncles, frères ou cousins, seuls arbitres de leur avenir, et de lutter sans relâche pour les décider de continuer à les confier à l’association.

Il convient cependant de noter que les pères, si ronchons et renfrognés au moment de donner leur accord, sont souvent devenus les « Rois du Monde » en parlant de leurs filles qui poursuivent des études …



C’est ainsi que de nombreux petits garçons chétifs et beaucoup de petites filles craintives, ayant démarré en maternelle, sont devenus de grands gaillards et de belles adolescentes.

Un premier jeune adulte est entré sur le marché du travail en 2009. 72 autres diplômés ont suivi : infirmière, cuisinier, comptable, gérant administratif, laborantin, biologiste, ingénieur en mécanique, informaticien…

Dès ce moment, la Roue de Secours a démontré son efficacité dans le suivi constant et l’accompagnement attentif de ces enfants. La malédiction de l’ignorance, qui se serait inexorablement abattue sur eux, ayant volé en éclat.

Au cours des années, la Roue de Secours a élargi son action à :

• La santé

Tous les enfants sont régulièrement suivis par un pédiatre. La tuberculose, les maladies de peau, la malaria, les désordres intestinaux, la déshydratation sont des pathologies courantes. Un programme de vaccinations : tétanos, typhoïde, diphtérie, hépatite A et B, rubéole et polio a été mis en place.

• L’assistance logistique

2 bus de 56 places sont loués à l’année pour les transports scolaires et 2 surveillants sont rétribués pour superviser les trajets et encadrer les enfants à l’aller et au retour.

• L’aide financière

La Roue de Secours paie, les mensualités des écoles privées payantes, les uniformes obligatoires, les livres et toutes les autres fournitures scolaires. L’association rétribue 6 professeurs pour animer les travaux du soir ainsi que les cours quotidiens à sa permanence.

• L’aide alimentaire



Chaque année plus de 12 tonnes de nourriture et de produits de 1ère nécessité sont distribués aux familles : riz, lentilles, haricots secs, sucre, farine, huile, thé, savons…

Le Rotary-Club de Louveciennes-Marly soutient les actions de la Roue de Secours depuis déjà plus d’une vingtaine d’années, de plus certains de ses membres parrainent directement des enfants à titre individuel.

Annie Poullain est consciente que son engagement ne représente qu’une goutte d’eau dans un océan de détresse qui toutefois aurait fait défaut si elle avait manqué. Les anciens élèves qui sont sortis du cercle infernal de la misère en sont les témoins privilégiés.

Prendre un enfant en charge c’est le sauver, comme d’une noyade ou d’un incendie, lui permettre de sortir de la spirale infernale de l’illettrisme, de vivre et non survivre.



A ce sujet, il convient de signaler la patience et l’obstination sans faille d’Annie Poullain, ainsi que des équipes française et locale de la Roue de Secours, souvent contrariées dans leur mission humanitaire dans les méandres de l’administration indienne et ses règlementations changeantes qui décourageraient beaucoup de bonnes volontés.